Samedi 16 novembre 2024 de 15 heures à 16 heures Anthony Ferreira (neurobiologiste et philosophe) & Denis Forest (philosophe des neurosciences) Qu’est-ce que l’addiction ? ...
Lire la suiteDans la seconde moitié du XXe siècle, la notion d’innéité est revenue au premier plan du débat intellectuel avec trois phénomènes connexes. Le premier est l’essor de la génétique moléculaire, qui confortait l’idée d’un programme contenu dans le génome, programme que l’individu biologique viendrait réaliser. Le second est la linguistique chomskyenne, qui a mis l’accent sur la nécessité de postuler une connaissance innée des principes de la grammaire universelle dans l’analyse de la faculté du langage. Le troisième est la constitution de l’éthologie, marquée par la contribution de Lorenz et par l’idée du caractère adaptatif de schémas comportementaux innés. La philosophie se voit ainsi invitée à repenser à une notion qui avait habité le débat classique entre rationalistes et empiristes, une notion dont l’usage se développe désormais dans des champs de recherche multiples et hétérogènes, qui vont de la médecine, avec l’extension de la classe des maladies génétiques, à la philosophie morale, puisqu’il a été par exemple soutenu que nous disposons d’une grammaire innée des jugements moraux.
Le pari du présent volume, rédigé par des philosophes et historiens des sciences et par une linguiste, est de proposer une généalogie du débat, de distinguer entre les innéismes et de suggérer plutôt des solutions locales à des problèmes distincts qu’un paradigme unificateur. Sans doute ne sommes-nous pas, pour reprendre la formule de Leibniz, « innés à nous-mêmes », et nul ne peut se contenter de l’universalité abstraite d’une nature humaine qui serait toujours identique à elle-même. Mais il demeure nécessaire de réfléchir aux conditions sous lesquelles ont lieu le développement et l’apprentissage, aux conditions de la sensibilité au contexte et à celles de l’acquisition des différences.
Les auteurs de cet ouvrage sont : Delphine Blitman, Denis Forest, Marion Le Bidan, Samuel Lepine, Valentine Reynaud, Caroline Rossi.
Auteurs | Delphine Blitman, Denis Forest, Marion Le Bidan, Samuel Lepine, Valentine Reynaud, Caroline Rossi |
Titre | L’innéité aujourd’hui |
Sous-titre | Connaissances scientifiques et problèmes philosophiques |
Édition | 1re édition |
Date de publication | Février 2013 |
Sous la direction de | Denis Forest |
ISSN | 2275-9948 |
ISBN | 978-2-919694-30-3 |
eISBN | 978-2-919694-18-1 |
Support | eBook PDF (couleur et hypertextes) ; Livre papier (noir et blanc) |
EAN13 Papier | 9782919694303 |
EAN13 ePub | 9782919694181 |
Nombre de pages | 170 |
Dimensions | 17 x 24 cm |
Prix livre papier | 16 € |
Prix ebook pdf | 9,00 € |
Dewey | 100, 570 |
Introduction (page 5), Denis Forest, L’innéité aujourd’hui
1 | Trois sources de l’innéisme contemporain : une généalogie
2 | L’anti-innéisme : une position attrayante
3 | Les critiques raisonnées de l’innéisme
4 | Où en sommes-nous ?
5 | Présentation des chapitres
Chapitre 1 (page 25), Marion Le Bidan, La généticisation des maladies : discours critiques et analyses historiques
1 | Priorité causale, information génétique et programme génétique
2 | Une analyse historique de l’émergence de la priorité causale
3 | L’extension du concept de maladie génétique
4 | Retour sur les critiques
5 | Conclusion
Chapitre 2 (page 47), Delphine Blitman, Qu’en est-il du débat inné/acquis ? Épigénétique, plasticité cérébrale, instincts et comportements : trois problèmes à distinguer
1 | Pourquoi les choses sont si compliquées
1.1 | L’interactionnisme et la critique de l’opposition entre l’inné et l’acquis
1.2 | La définition de l’innéité
2 | Pour un bon usage de la notion d’innéité
2.1 | L’épigénétique
2.2 | La plasticité corticale
2.3 | Instincts et comportements
3 | Conclusion
Chapitre 3 (page 63), Denis Forest, Comment faire un cerveau ? Forces et faiblesses du neuroconstructivisme
1 | De l’épigenèse de la spécialisation fonctionnelle à l’enracinement des différences structurelles
2 | Le neuroconstructivisme dans son principe
3 | Deux critiques du neuroconstructivisme
4 | Conclusion
Chapitre 4 (page 79), Valentine Reynaud, L’innéité à l’épreuve de la complexité du développement
1 | La complexité du développement
2 | L’insuffisance de la notion de « spécification génétique »
3 | Trois approches de l’innéité
3.1 | éliminer l’innéité
3.2 | La théorie de la canalisation, une réponse à l’éliminativisme
3.3 | Les deux objections de Cowie et l’approche architecturale
4 | Une défense de l’approche développementale 5 | Quelques pistes pour une théorie du développement
6 | Concevoir les capacités innées comme des unités fonctionnelles primitives
Chapitre 5 (page 101), Caroline Rossi, Relativité linguistique et innéité : ennemis d’un jour ?
1 | Accords et désaccords
1.1 | Forces et faiblesses du paradigme innéiste
1.2 | Sortir de l’universalisme : ce que la diversité des langues nous fait penser
2 | Relativité linguistique et acquisition du langage
2.1 | Sensibilité précoce à la langue entendue
2.2 | Indépendance de la langue et de la pensée dans les premières années de la vie ?
3 | La variation : pierre d’achoppement ou révélateur ?
3.1 | Les caractéristiques formelles des langues et le traitement qu’en fait l’enfant
3.2 | Le mode d’interaction conversationnelle
3.3 | Les contextes culturels
4 | Conclusion
Chapitre 6 (page 117), Samuel Lépine, Les émotions et les promesses du nativisme moral. Une cartographie du débat contemporain
1 | Le nativisme moral peut-il prendre en charge la relativité des mœurs ? La théorie de la grammaire morale universelle
2 | Quelques défauts rédhibitoires de la théorie de la grammaire morale universelle : un premier aperçu des enjeux émotionnels de la morale
3 | Une théorie mutualiste du sens moral ?
3.1 | Les matériaux disponibles pour une refondation du nativisme moral
3.2 | Axiologie intuitive et déterminations contextuelles du sens moral
4 | La construction émotionnelle de la morale
4.1 | Les émotions comme conditions nécessaires et suffisantes du jugement moral
4.2 | Jusqu’à quel point la distinction entre normes morales et normes conventionnelles est-elle féconde et pertinente ?
5 | Le nativisme minimal : intuitions universelles et variations culturelles
6 | L’hypothèse de la résonance affective
6.1 | Une approche épidémiologique des normes
6.2 | Les normes morales et l’empathie
7 | Conclusion : que reste-t-il du nativisme moral ? Émotions et exaptations
Les auteurs (page 165)