Le spectre de l'addiction Neurosciences, philosophie, psychiatrie, sciences humaines…

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LSpectre de l’addiction est un ouvrage unique en ce qu’il réunit en une fresque dûment organisée la présentation des nombreuses théories de l’addiction, d’une part, et d’autre part en exposant les propres réflexions de son auteur, Anthony Ferreira, lequel, pourvu d’un doctorat en neurosciences et d’un autre en philosophie, dispose des outils conceptuels et expérimentaux pour s’aventurer avec la plus grande des perspicacités dans ce vaste et sinueux champ d’étude. Ainsi que s’exclame avec enthousiasme son postfacier le neuroscientifique Serge Ahmed, il s’agit d’un livre « immense ».

La première partie est une somme historique permettant de rendre compte de la diversité des addictions et des approches qui, depuis des siècles, ont tenté de les décrire, les définir, les contrer. Cette ample perspective comparatiste implique de comprendre « l’addiction » comme un spectre et d’en donner une définition minimale capable d’englober cette variété d’expressions. Cette profusion, cette hétérogénéité, problématiques en ce qu’elles entravent la connaissance et l’action (soigner), doivent dès lors être circonscrites sans pour autant être effacées du tableau complet.

La deuxième partie s’intéresse aux mécanismes sous-jacents capables de donner une unité épistémique à ce spectre en abordant la question du choix et de la rationalité dans l’addiction. Traitées par la psychologie et l’économie, ces notions influencent profondément les théories de l’addiction issues tant des neurosciences que des disciplines qui s’y opposent. Nombre des difficultés du champ viennent avant tout des conceptions hétérogènes et incompatibles du choix et de la rationalité que mobilisent les penseurs de l’addiction.

La dernière partie, tirant les conséquences de cette enquête multidisciplinaire (neurobiologie, psychiatrie, psychologie, philosophie, économie, etc.), propose une théorie unifiée du phénomène « addiction » tendanciellement apte à répondre efficacement aux problèmes constants auxquels les « addictologues », au sens large, ne cessent d’être confrontés : l’unité de l’addiction bien sûr, la légitimité des modèles animaux, les questions de la nature des objets d’addiction, des addictions comportementales, de la place de la dimension sociale dans la constitution du fait « addiction », les conséquences éthiques relatives aux statuts moral et légal de l’addict, etc.

Auteurs Anthony Ferreira
Titre Le spectre de l'addiction
Sous-titre Neurosciences, philosophie, psychiatrie, sciences humaines…
Édition 1re
Date de publication Novembre 2024
Préface Denis Forest
Postface Serge H. Ahmed
ISSN 2494-7180
ISBN 978-2-37361-470-1
eISBN 978-2-37361-471-8
Support papier & ebook
EAN13 Papier 9782373614701
EAN13 PDF 9782373614718
Nombre de pages 684
Dimensions 16 x 24 cm
Prix livre papier 34 €
Prix ebook ePub 25 €

Préface de Denis Forest (page 3)

Introduction (page 9) Le « chaos conceptuel » du champ de l’addiction

1] Un objet de réflexion, deux lignes opposées

2] L’addiction comme objet philosophique

3] Ce que nous proposons dans cette thèse

3.1] D’où vient l’addiction?

3.2] Addiction, choix et vie morale

3.3] Les implications du spectre de l’addiction

Partie I D’où vient l’addiction ?

Chapitre 1 (page 23) Genèse du concept

1] De la transgression à la maladie

1.1] Étymologie, mot, signification

1.2] Une transgression morale

1.3] Folie et intempérance

1.3.1] L’excès plus que l’objet

1.3.2] De la folie

1.4] Les objets

2] Naissance de l’addiction maladie

2.1] Le cas Pascasius

2.2] Rush et la propagation de l’addiction maladie

2.3] Paternité de l’addiction maladie

3] Évolutions modernes et prise en charge sociale

3.1] Le XIXe siècle : une rencontre entre un produit et une personne

3.2] Le XXe siècle : l’inexorable et la liberté

3.3] Alcooliques anonymes : les programmes en 12 étapes

3.3.1] Histoire et principes

3.3.2] Les 12 étapes

3.4] Le concept (américain) classique d’addiction maladie

3.5] Contre la maladie : la psyché, le social, la personne et la liberté

Chapitre 2 (page 79) Quelles voies explicatives et thérapeutiques ?

1] La psychanalyse

1.1] La tache aveugle

1.2] Aspects théoriques

1.2.1] Freud

1.2.2] De l’étiologie sexuelle aux états limites

1.3] De la psychanalyse à la psychologie du Moi

1.4] L’évolution américaine

1.4.1] La psychologie comportementale

1.4.2] Vers les neurosciences cognitives

1.5] Le cas français

1.5.1] Le silence de Lacan

1.5.2] Fouquet et l’alcoologie

1.5.3] McDougall, l’introduction du terme « addiction » en France

1.6] Etats-Unis et France, Galien et Hippocrate

2] La neurobiologisation

2.1] De la dépendance physique à la dépendance psychologique

2.2] Neuropsychologie de la récompense

2.2.1] Le renforcement par stimulation électrique du cerveau

2.2.2] Naissance de l’hypothèse dopamine

2.2.3] L’addiction comme modèle de renforcement : du plaisir à la récompense

2.2.4] Un modèle explicatif des propriétés addictives des drogues

2.3] Le brain model

2.4] Fonction dopaminergique : aimer, vouloir, apprendre

2.4.1] Liking

2.4.2] Le rôle de la dopamine : désir et apprentissage

2.4.3] Wanting

2.4.4] Learning

3] Le consensus biologique : le BDMA

3.1] Le modèle

3.1.1] Binge/intoxication

3.1.2] Sevrage/affects négatifs

3.1.3] Préoccupation/anticipation

3.2] Forces, faiblesses et résistances

Chapitre 3 (page 199) Unité et pluralité : genèse du spectre

1] Descriptions psychiatriques, DSM

1.1] De l’addiction à la dépendance à l’Addiction

1.1.1] La dépendance

1.1.2] Neurobiologie et dépendance

1.1.3] Renaissance de l’addiction

1.2] Une nouvelle définition

1.3] Le DSM-V

2] L’addiction comme spectre

2.1] La notion de spectre

2.2] Réévaluation sous l’angle du spectre

3] Où va l’addiction ?

Bilan de la partie I (page 231)

Partie II Addiction, choix et vie morale

Introduction de la partie II (page 241)

Chapitre 4 (page 251) Les sceptiques

1] Thomas Szasz, l’antipsychiatrie et la chimie cérémonielle

1.1] Le mythe de la pathologie mentale

1.2] L’addiction est un mythe comme les autres

2] Le modèle psycho-social de Stanton Peele

3] Herbert Fingarette, un scepticisme indéterministe

3.1] Concepts fingarettiens

3.1.1] Self-deception

3.1.2] Passivité et patients

3.1.3] La responsabilité est conventionnelle

3.1.4] Le mythe du libre arbitre et le moi confucéen

3.2] Heavy Drinking : le mythe de l’alcoolisme maladie

3.2.1] Les Alcooliques anonymes et le concept classique de l’alcoolisme maladie

 Qu’est-ce que l’alcoolisme maladie ?

 L’origine du concept : les valeurs avant les faits

3.2.2] Contre-arguments

 Le mythe de la perte de contrôle

 Une étiologie confuse

 De l’(in)efficacité des traitements

 Contre les Alcooliques anonymes

3.2.3] De l’alcoolisme au « heavy drinking »

 Activité centrale, style de vie

 La place de la volonté

3.2.4] Aider

3.2.5] Alcoolisme et addiction(s)

3.3] Alcoolisme et self-deception

3.3.1] Le modèle maladie relève de la self-deception

3.3.2] Le modèle maladie crée de la self-deception

3.3.3] L’excès de boisson n’est pas de la self-deception

3.4] Morale, responsabilité, culpabilité : le moi fingarettien

3.4.1] Le modèle maladie et le statut moral des buveurs

3.4.2] Irresponsabilité, culpabilité morale, culpabilité légale

 Dispense de responsabilité

 L’impossible condamnation morale

 De la responsabilité légale

3.4.3] Le système Fingarette

Chapitre 5 (page 331) Critiques de l’idéal de rationalité forte au cœur du BDMA

1] Gene Heyman, l’addiction comme un trouble de la décision

1.1] Un phénomène soumis au contexte

1.2] Épidémiologie et description du phénomène

1.3] Le pathologique et l’involontaire

2] Addiction et choix : les théories économiques idéalistes de la rationalité

2.1] La théorie du choix rationnel : une théorie idéaliste

2.2] Gary Becker et son approche économique du comportement humain

2.2.1] L’addiction rationnelle de Becker et Murphy

2.2.2] Stabilité et universalité des goûts mais inversion des préférences

2.2.3] Critiques de l’addiction rationnelle

2.3] L’addiction rationnelle et le BDMA ont une même origine : la TCR

2.3.1] L’addict du BDMA est lui aussi un maximisateur

2.3.2] L’irrationalité de l’addict du BDMA est un dysfonctionnement

2.3.3] Le BDMA est l’application compassionnelle de la TCR

2.3.4] Un individualisme particulier

2.4] Économie, psychologie et comportement

Chapitre 6 (page 405) Le type de choix qu’est l’addiction

1] Processus du choix

1.1] Richard Herrnstein l’addiction comme choix distribué

1.1.1] Qu’est-ce qu’un choix ?

 La matching law

 La melioration

 Implications

 Les pathologies du choix

1.1.2] L’addiction comme primrose path de Herrnstein et Prelec

 Présentation générale

 L’addiction rationnelle est mise à mal par l’addiction

 Mécanismes du primrose path

 Des biens aux courbes d’utilité particulières

 Une affaire de goût

1.2] Le béhaviorisme selon Herrnstein

2] Choisir c’est maximiser quelque chose

2.1] L’héritage herrnsteinien

2.2] Howard Rachlin et le retour de la maximisation : l’importance du self-control

2.2.1] Concepts

 La rationalité comme forme vide

 Se protéger de l’impulsivité : l’importance du self-control

 La récompense n’est pas l’utilité

2.2.2] La relative addiction

2.3] L’héritage béhavioriste

2.3.1] Quel moi ?

2.3.2] Le dépassement du béhaviorisme

3] Réforme de la rationalité : la compatibilité avec la biologie

3.1] Reward learning

3.2] P. Read Montague et le cerveau quasi parfait

3.3] Rationalité limitée et économie comportementale

3.3.1] Le paradoxe d’Allais

3.3.2] Kahneman et Tversky, deux systèmes de prise de décision

4] L’addiction est un choix intertemporel marquant notre rationalité limitée

Chapitre 7 (page 467) L’addiction comme acrasie

1] L’anatomie de la volonté de George Ainslie : l’addiction comme acrasie

1.1] Conséquences de l’escompte hyperbolique

1.2] Une monnaie commune pour un mécanisme unique

1.3] L’addiction ne viole pas les règles de la motivation

1.4] Le marché interne des intérêts et la volonté

2] Conséquences pour le concept d’addiction

2.1] Tous les comportements sont motivés

2.2] L’addiction est un choix de l’option court-termiste dans un choix intertemporel

2.3] Les problèmes que pose Ainslie à l’addiction

Bilan de la partie II (page 489)

Partie III Les implications du spectre de l’addiction

Une maladie sans abolition du contrôle volitionnel

Généralités (page 503)

1] Une description minimale

2] Pertinence et limites des modèles animaux

3] Propositions

Chapitre 8 (page 515) Le cœur de l’addiction est acratique

1] L’addiction peut relever de l’acrasie

1.1] 1L’addiction est une faiblesse de volonté

1.2] L’addiction peut être de l’acrasie synchronique

1.3] Le consentement n’empêche pas l’addiction

1.3.1] L’ignorance est difficilement concevable

1.3.2] Le consentant de bonne foi

1.3.3] Le diagnostic est une affirmation de l’acrasie

1.4] Les bornes de l’addiction : du libre au contraint

1.4.1] L’addict a la liberté de résister

1.4.2] L’addiction comme contrainte relative

1.4.3] La perte de contrôle compulsive comme extremum théorique

2] Les spécificités de l’addiction

3] Les limites de l’addiction acrasie

4] Propositions

Chapitre 9 (page 541) Le type de choix qu’est l’addiction

1] L’addiction est un manque de contrôle

1.1] L’acquisition des actions de l’addiction : entre cognition et réflexe

1.1.1] Les modes de l’évaluation

1.1.2] L’addiction : des actions cognitivement évaluées qui ont acquis le droit d’être « réflexes »

1.2] L’addiction procède d’une difficulté à réfréner des actions préalablement évaluées

1.2.1] Une limitation du contrôle pas une perte de liberté

1.2.2] Les limites de notre rationalité

1.2.3] L’addiction relève de décisions anciennes

2] Il existe deux types d’intentionnalité

2.1] Les intentions d’un moi parcellaire

2.2] L’addiction tient à des intentions jurisprudentielles

3] La structure de choix de l’addiction

3.1] L’addiction ne propose pas un choix entre a et b mais entre b et ¬b

3.2] La nécessité d’envisager le festin nu

Chapitre 10 (page 563) L’unité de l’addiction

1] L’addiction sans drogue est une addiction

1.1] Les problèmes posés par l’addiction comportementale

1.2] Causalité biologique

2] Toutes les formes de l’addiction ont en commun un versant comportemental

2.1] L’activation du circuit dopaminergique fait la récompense

2.2] L’addiction est une addiction à la récompense

3] Le stress est au cœur de l’addiction

3.1] Un objet acquiert le statut de récompense en générant un inconfort qu’il peut dissiper

3.2] L’addiction implique l’axe du stress

3.3] Dans l’addiction la dimension négative du stress devient gratifiante

4] Caractérisation des objets d’addiction

4.1] La récompense est subjective

4.2] L’addiction nécessite un attachement préjudiciable en raison de la transgression d’une norme

4.3] Les normes impactent le caractère addictogène des objets

Chapitre 11 (page 585) L’addict comme malade sans abolition du contrôle volitionnel

1] Les limites de l’approche lésionnelle

2] L’addiction comme maladie

2.1] On ne peut pas la qualifier sur une base biologique

2.2] Affirmer l’importance des normes mais éviter le relativisme

2.3] Le terme « maladie » est justifié et discutable

3] Quel malade est l’addict ?

3.1] L’intérêt du qualificatif

3.2] Un malade sans abolition du contrôle volitionnel

Chapitre 12 (page 601) Le statut moral de l’addict

1] Mal et préjudices

1.1] Les préjudices sont évalués en première et troisième personnes

1.2] Les préjudices relèvent du mal que l’on subit et de celui que l’on fait

2] L’addiction n’exclut pas la responsabilité

2.1] La gamme étendue de la responsabilité morale

2.2] Il y a dans l’addiction un fonds intentionnel qui m’engage

2.2.1] Le statut moral de l’addiction est celui de l’acrasie

2.2.2] Tant qu’il y a conflit, il y a responsabilité

2.2.3] L’assignation de responsabilité est nécessaire

3] La responsabilité et le blâme

3.1] Le blâme interpersonnel a une valeur d’alerte

3.2] Dépassionner le blâme institutionnel : pour un blâme détaché

3.2.1] La responsabilité sans blâme selon Hannah Pickard

3.2.2] Le blâme sans hostilité

3.2.3] Responsabilité légale : la transgression et l’outrage

 Pour une conception relative du libre arbitre

 L’hostilité vise ce qu’est l’addict, pas seulement ce qu’il fait

4] L’addict est considéré comme coupable d’outrage

4.1] Aux origines de l’outrage

4.2] Le modèle maladie ne protège pas du blâme affectif

Conclusion (page 629) Ce que nous avons proposé

1] Deux extensions possibles de nos propositions

1.1] Qu’est ce que la rémission ?

1.2] L’addiction comme phénomène collectif

2] Le rôle moral de la science

Postface de Serge H. Ahmed (page 639) L’addiction et les éléphants

Bibliographie (page 645)