Mεtascience n° 2-2022 L’ontologie métascientifique

Sous la direction de François Maurice

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Ce deuxième numéro de la revue Mεtascience poursuit la caractérisation de cette nouvelle branche du savoir qu’est la métascience. Si elle est nouvelle ce n’est pas en un sens radical puisque Mario Bunge l’a pratiquée de façon exemplaire, puisque les positivistes logiques furent accusés de ne pratiquer qu’une simple métascience, puisque les scientifiques l’ont toujours pratiquée implicitement, et puisque certains philosophes ne pratiquent plus la philosophie mais plutôt la métascience, mais sans la caractériser ou sans la théoriser, c’est-à-dire sans prendre conscience qu’ils ont abandonné un discours général pour un autre. La nouveauté réside donc dans cette prise de conscience qu’un discours général sans la philosophie est possible : un discours général scientifique.

Les treize contributions réunies dans ce volume illustrent l’approche métascientifique à la connaissance du monde ainsi qu’à la connaissance de la connaissance du monde, la science. Et comme le projet de Bunge, elles ne s’inscrivent ni dans la mouvance analytique ni dans la mouvance continentale de la philosophie. On lira ici des études sur le système bungéen, des applications de la pensée bungéenne, des contributions métascientifiques, et des réflexions autour de la métascience.

Parmi les disciplines métascientifiques, l’ontologie occupe une place de choix dans ce numéro de Mεtascience. La métascience se distingue de la philosophie par son rejet de la distinction philosophique fondamentale entre apparence et réalité. L’ontologie métascientifique ne postule donc l’existence d’aucune réalité métaphysique. Mais l’ontologie métascientifique, pas plus que l’ontologie philosophique, n’est une science factuelle. La première, parce qu’elle étudie des construits scientifiques et non des objets concrets, la seconde, parce qu’elle s’intéresse à des objets transcendants ou métaphysiques.

Auteurs Joseph Agassi, Sven Ove Hansson, Roman Lukyanenko, David Martín, François Maurice, Martin Orensanz, Oscar Pastor, Andrés Pereyra Rabanal, Jean Robillard, Veda C. Storey, Matias Velázquez, Dorota Zielińska
Titre Mεtascience n° 2-2022
Sous-titre L’ontologie métascientifique
Édition 1re
Date de publication Novembre 2022
Sous la direction de François Maurice
Traduction François Maurice
ISSN 2741-5279
ISBN 978-2-37361-363-6
eISBN 978-2-37361-364-3
Support papier & ebook
EAN13 Papier 9782373613636
EAN13 PDF 9782373613643
Nombre de pages 310
Nombre de figures 6
Dimensions 16 x 24 x 2 cm
Prix livre papier 26 €

Avertissement des Editions Matériologiques (page 3)

Présentation. L’ontologie métascientifique François Maurice (page 7)

Science et ontologie

Les contributions

1] Étude sur le système de Bunge

2] Contributions métascientifiques

3] Applications de la pensée bungéenne

4] Autour de la métascience

1. Etudes sur le système de Bunge

Qu’est-ce que l’ontologie métascientifique ? François Maurice (page 19)

1] Objectifs de l’ontologie

2] Objets d’études de l’ontologie

3] Méthodes de l’ontologie

4] Conclusion

Résumé — L’ontologie métascientifique se distingue des ontologies philosophiques par ses objectifs, ses objets et ses méthodes. Par un examen des théories ontologiques de Mario Bunge, nous montrerons que leur principal objectif est l’élaboration d’une représentation unifiée du monde tel que connu par les sciences, que leurs objets d’étude sont des construits scientifiques, et que leurs méthodes ne diffèrent pas de celles qu’on s’attend à trouver dans toute activité rationnelle. L’ontologie métascientifique n’est donc pas transcendante parce qu’elle ne cherche pas à représenter des objets étrangers au monde que nous habitons et aux sciences qui l’étudient, et par conséquent elle n’a pas besoin de facultés ni de méthodes spéciales pour mener à bien ses recherches.

Abstract — Metascientific ontology differs from philosophical ontologies in its objectives, objects and methods. By an examination of the ontological theories of Mario Bunge, we will show their main objective is a unified representation of the world as known through the sciences that their objects of study are scientific constructs, and that their methods do not differ from those that one expects to find in any rational activity. Metascientific ontology is therefore not transcendent because it does not seek to represent objects alien to the world we inhabit and to the sciences that study it, and therefore does not need special faculties and methods to carry out its research.

Théorie des modèles, de la simulation et représentation scientifique chez Mario Bunge Jean Robillard (page 45)

1] La théorie bungéenne des modèles

2] Étude intercalaire : la théorie des modèles de Gilles-Gaston Granger

3] Théorie des modèles et de la simulation : une analyse comparée

4] La théorie de la simulation de Bunge : précisions et problèmes

5] Conclusion

Résumé — On entend généralement par « théorie des modèles » autant la métamathématique (ou sémantique formelle) que la sémantique des modèles des sciences non formelles. Cet article a pour objet la théorie des modèles scientifiques que Bunge a développée dans Method, Models and Matter (1973). J’y analyse l’intégration théorique qu’opère Bunge des sciences formelles et des sciences expérimentales ou observationnelles, laquelle prend appui sur sa philosophie des sciences. Je la compare sommairement à la théorie des modèles de Gilles-Gaston Granger dans le but évident d’en dégager les ressemblances et les dissimilitudes, mais aussi leur commun point d’achoppement : l’une comme l’autre usent en effet d’un concept non analysé dont la fonction épistémologique est pourtant capitale et produit les mêmes effets. Au centre de la théorie des modèles de Bunge se trouve le concept de simulation que je comparerai à celui qui est en usage dans les sciences de l’ordinateur et qui est de nos jours largement appliqué à diverses sciences, tant sociales que naturelles. Je conclurai sur les conséquences méthodologiques et métaphysiques de la théorie bungéenne des modèles.

Abstract — “Model theory” is generally understood to mean both metamathematics (or formal semantics) and the semantics of models in non-formal sciences. This article focuses on the theory of scientific models that Bunge developed in Method, Model and Matter (1973). I analyze Bunge’s theoretical integration of formal and experimental or observational sciences, which is based on his philosophy of science. I compare it summarily to Gilles-Gaston Granger’s theory of models with the obvious aim of identifying its similarities and dissimilarities, but also their common stumbling block : both use an unanalyzed concept whose epistemological function is nevertheless crucial and produces the same effects. At the centre of Bunge’s model theory is the concept of simulation that I will compare to the one used in computer science and which is now widely applied to various sciences, both social and natural. I will conclude with the methodological and metaphysical consequences of the Bungean model theory.

Théorie générale des objets chez Bunge et Harman Martín Orensanz (page 75)

1] Science formelle ou ontologie ?

2] Types d’objets

3] Connaissance et chose en soi

4] Conclusion

Résumé — Bien qu’il existe des différences significatives entre la philosophie de Mario Bunge et celle de Graham Harman, il existe également des similitudes fondamentales entre elles. Ces penseurs affirment tous deux qu’il est possible de développer une théorie générale des objets. Le premier estime que la théorie en question est logico-mathématique, tandis que le second suggère qu’elle est ontologique. Quoi qu’il en soit, ils conviennent que tous les objets doivent être considérés, qu’ils soient réels ou non. En outre, ils suggèrent que même si aucun objet ne doit être exclu de la théorie, il est nécessaire d’en distinguer différents types.

Abstract — Although there are significative differences between the philosophies of Mario Bunge and Graham Harman, there are also some fundamental similarities. One of the core features that they have in common is that both of them claim that it is possible to develop a general theory of objects. The former believes that the theory in question is logical-mathematical, while the latter suggests that it is ontological. Regardless, they agree that all objects have to be considered, no matter if they are real or not. Furthermore, they suggest that even though no objects should be excluded from the theory, it is necessary to distinguish different kinds of them.

La causalité selon Mario Bunge et Graham Harman Martín Orensanz (page 95)

1] La causalité selon Bunge

2] La causalité selon Harman

3] Conclusion

Résumé — Imaginez une table de billard, sur laquelle se trouvent plusieurs boules de billard rouges. Supposons que l’une d’entre elles en percute une autre. On pourrait prétendre que la première boule de billard, la cause, est en contact direct avec la seconde, l’effet. Si nous devions généraliser cela pour toutes choses, pas seulement pour les boules de billard, nous dirions que « la chose A cause la chose B ». Comme nous le verrons, Bunge et Harman rejettent tous deux la conception précédente de la causalité. Ils s’entendent pour dire que l’affirmation « la chose A cause la chose B » est fausse, parce que les choses n’entrent pas en contact causal direct ; il doit y avoir un troisième élément qui les relie. Dans le cas de Bunge, deux choses sont liées par des événements. Dans le cas d’Harman, deux objets réels sont liés par un objet sensuel.

Abstract — Imagine a billiard table, with several red billiard balls. Suppose that one of them impacts another. It could be claimed that the first billiard ball, the cause, makes direct contact with the second one, the effect. If we had to generalize this for all things, not just billiard balls, we would say that “thing A causes thing B”. As we shall see, both Bunge and Harman reject the preceding view of causation. They would agree that the statement “thing A causes thing B” is false. This is because things do not make direct causal contact with each other, there has to be a third element that links them. In Bunge’s case, two things are linked by events. In Harman’s case, two real objects are linked by a sensual object.

Métascience chez Mario Bunge et naturalisation du discours général François Maurice (page 103)

1] La métascience du Treatise

2] Naturalisation du discours général

3] Métaphysique naturalisée ?

4] Conclusion

Résumé — Nous expliquerons pourquoi le Treatise on Basic Philosophy est une œuvre métascientifique et non pas philosophique. On soutiendra ensuite que cette métascience s’inscrit dans un long processus de naturalisation de la pensée qui débute à la fin du Moyen Âge pour donner naissance à la pensée scientifique de l’étude du monde. La naturalisation prend la forme chez Bunge d’une naturalisation de la pensée générale qui permet de remplacer le discours général philosophique par le discours général métascientifique. Finalement, cette naturalisation du discours général ne doit pas être confondue avec les projets de naturalisation de la philosophie, notamment un des projets de la métaphysique scientifique ou naturalisée connu sous le nom de réalisme structurel ontique.

Abstract — We will explain why the Treatise on Basic Philosophy is a metascientific work and not a philosophical one. We will then argue that this metascience is part of a long process of naturalization of thought that begins at the end of the Middle Ages to give birth to the scientific thought of the study of the world. Naturalization takes the form in Bunge of the naturalization of the general thought which makes it possible to replace general philosophical discourse with general metascientific discourse. Finally, this naturalization of general discourse should not be confused with the projects of naturalization of philosophy, in particular one of many projects of scientific or naturalized metaphysics known as ontic structural realism.

2. Contributions métascientifiques

Sur quelques aspects de l’arrière-plan hyloréaliste scientifique de la chimie des cristaux Matias Velázquez (page 125)

1] L’hyloréalisme scientifique en bref

2] Qu’est-ce qu’un cristal ?

3] Discussion

3.1] Des atomes aux éléments de structure… aux unités de construction

3.2] Anions O2- : des objets résultants

3.3] Composants et/ou constituants ?

3.4] « Y’en a pas une sur cent, et pourtant elles existent »…

3.5] Propriétés spectroscopiques de cations TR3+ dans les cristaux diélectriques isolants

4] Conclusion

Résumé — Dans cet article, nous essayons de comprendre comment l’hyloréalisme scientifique de Bunge peut s’accommoder avec plusieurs objets de la chimie des cristaux et leurs propriétés. Nous montrons que plusieurs d’entre eux, constituant le cœur de la discipline, soutiennent l’émergentisme ontologique. Les unités de construction, comme les lacunes, leur potentiel chimique, la non-stœchiométrie, le nombre quantique cristallographique et plusieurs aspects des propriétés spectroscopiques des électrons 4f dans les cristaux ioniques, sont présentés comme des exemples remarquables d’objets ou de propriétés émergents (ou submergents) rencontrés dans l’état cristallin. Parmi tous les types d’unités de construction, nous montrons que les lacunes s’avèrent ontologiquement réelles et matérielles.

Abstract — In this paper, we try to understand how Bunge’s scientific hylorealism can fit with several crystal chemistry’s objects and their properties. It is found that many of them, lying at the very core of this discipline, bring support to ontological emergentism. Building units, such as vacancies, their chemical potential, their non-stoichiometry, the crystal quantum number, and many aspects of the spectroscopic properties of 4f electrons in ionic crystals, are presented as striking examples of emergent (or submergent) objects or properties encountered in the single crystalline state. Among all the types of building units, vacancies are shown to be ontologically real and material.

Une critique constructive de la théorie de la vérité de Mario Bunge David Martín Solano (page 163)

1] Adéquation de l’esprit avec les choses

2] Cohérence formelle

3] La vérité comme concept privatif

4] Conclusion

Résumé — La vérité est le degré d’exactitude d’une représentation de la réalité. Nous postulons trois étapes cognitives : le psychon, produit par la perception ; le construit, produit par l’intellection ; et l’acte de parole, produit par la communication. La vérité se trouve à la seconde étape ; seuls les construits sont aléthiques. La vérité est une qualité qui vient en degrés. La certitude est le point d’aboutissement parfait et inaccessible de cette gradation ; il s’agit donc d’un concept idéal. Une thèse est réputée vraie si son degré aléthique est acceptablement efficace, sinon la thèse est considérée comme fausse. En d’autres termes, nous jugeons vraie toute thèse n’ayant pas subi assez d’échecs pour qu’elle soit considérée comme fausse.

Abstract — Truth is the degree of accuracy when representing reality. We postulate three cognitive stages: the psychon, produced by perception; the construct, produced by intellection; and the speech act, produced by communication. Truth lies in the second; only constructs are alethic. Truth is a quality which takes place in degrees. Certainty is the unreachable perfect tip of this gradation, so it is an ideal concept. A thesis is deemed true if its alethical degree is acceptably efficacious, otherwise the thesis is deemed false. In other words, we deem true any thesis not having enough fails to deem it false.

3. Applications de la pensée bungéenne

Fondements des technologies de l’information d’après la philosophie systémiste de la réalité de Bunge Roman Lukyanenko, Veda C. Storey, Oscar Pastor (page 173)

1] Contexte : l’ontologie Bunge-Wand-Weber

2] Principes fondamentaux pour la construction de l’ontologie systémiste de Bunge

3] Comprendre les travaux récents de Bunge

3.1] L’ontologie systémiste de Bunge versus BWW

3.2] BSO au-delà de BWW

3.3] Similitudes et différences entre BWW et BSO

4] Implications de BSO pour les domaines des TI

4.1] Renouveler le débat ontologique dans les TI

4.2] Guider la modélisation dans de nouveaux domaines

4.3] Évaluation et développement des grammaires de modélisation

4.4] Assistance et conseils pour les nouveaux modèles de conception

5] Conclusion

Résumé — L’ontologie générale constitue un fondement théorique important pour l’analyse, la conception et le développement dans les technologies de l’information. L’ontologie est une branche de la philosophie qui étudie ce qui existe dans la réalité. Une ontologie largement utilisée dans les systèmes d’information, en particulier pour la modélisation conceptuelle, est l’ontologie BWW (Bunge-Wand-Weber), fondée sur les idées du philosophe et physicien Mario Bunge, telles que synthétisées par Wand et Weber. Cette ontologie a été élaborée à partir d’une ancienne version de la philosophie de Bunge ; cependant, de nombreuses idées de Bunge ont évolué depuis lors. Une question importante est donc la suivante : les idées les plus récentes exprimées par Bunge appellent-elles une nouvelle ontologie ? Dans cet article, nous analyserons des travaux récents et antérieurs de Bunge afin de répondre à cette question. Nous présentons une nouvelle ontologie basée sur les travaux plus récents de Bunge que nous nommons ontologie systémiste de Bunge (Bunge’s Systemist Ontolgy, BSO). Nous comparons ensuite BSO aux constructions de BWW. La comparaison révèle à la fois un chevauchement considérable entre BSO et BWW, ainsi que des différences substantielles. À partir de cette comparaison et de l’exposition initiale de BSO, nous proposons des suggestions pour diverses études ontologiques et identifions des questions qui pourraient alimenter un programme de recherche tant en modélisation conceptuelle qu’en technologie de l’information en général.

Abstract — General ontology is a prominent theoretical foundation for information technology analysis, design, and development. Ontology is a branch of philosophy which studies what exists in reality. A widely used ontology in information systems, especially for conceptual modeling, is the BWW (Bunge–Wand–Weber), which is based on ideas of the philosopher and physicist Mario Bunge, as synthesized by Wand and Weber. The ontology was founded on an early subset of Bunge’s philosophy; however, many of Bunge’s ideas have evolved since then. An important question, therefore, is: do the more recent ideas expressed by Bunge call for a new ontology? In this paper, we conduct an analysis of Bunge’s earlier and more recent works to address this question. We present a new ontology based on Bunge’s later and broader works, which we refer to as Bunge’s Systemist Ontology (BSO). We then compare BSO to the constructs of BWW. The comparison reveals both considerable overlap between BSO and BWW, as well as substantial differences. From this comparison and the initial exposition of BSO, we provide suggestions for further ontology studies and identify research questions that could provide a fruitful agenda for future scholarship in conceptual modeling and other areas of information technology.

La recherche linguistique dans le paradigme empirique proposé par Mario Bunge Dorota Zielińska (page 219)

1] Contexte

2] Méthodologie scientifique : un aperçu

3] Caractère développemental et autorégulateur du langage

4] Un exemple d’approche de la linguistique telle que décrite par Bunge et contrainte par Altmann

5] Conclusion

Résumé — Compte tenu de la critique de la méthodologie dominante en recherche interdisciplinaire impliquant des études linguistiques comme élément principal, en particulier la linguistique clinique, Cummings (2014) propose qu’« il est peut-être approprié à ce stade de déplacer le débat sur des bases non empiriques ». Dans Cummings (2014), elle entame un tel débat sur la base de la philosophie du langage et de la pragmatique. Dans cet article, je propose d’élargir ce débat en incluant l’apport de la philosophie de la science. Je présente une façon dont on peut mener des recherches linguistiques dans le paradigme des sciences empiriques tel qu’exposé par Bunge (1967, 1973, 2003) et limité par l’hypothèse d’Altmann (1978) sur la nature autocréée et autorégulatrice du langage.

Abstract — In view of the critique of the methodology of the dominant interdisciplinary research involving language studies as the main component, in particular clinical linguistics, Cummings (2014) proposes that “It is perhaps appropriate at this point to move the debate onto non-empirical grounds.” In Cummings (2014) she starts such a debate on the grounds of the philosophy of language and pragmatics. In this article, I propose to expand that debate by including the input of the philosophy of science. I start the discussion by presenting the way one may carry out language research in the paradigm of empirical sciences from the perspective outlined in Bunge (1967, 1973, 2003) and constrained by Altmann’s (1978) assumption about self-originating and self-regulatory nature of language.

4. Autour de la métascience

Le scientisme au-delà de ses détracteurs Andrés Pereyra Rabanal (page 245)

1] Contre le scientisme

2] Les variantes du scientisme

3] Pour le scientisme

4] Un addenda sur le pseudoscientisme

Résumé — Le scientisme a plus de notoriété que l’histoire proprement dite, car il a été identifié avec le « positivisme », le « réductionnisme », le « matérialisme » ou le « marxisme », ou même tenu responsable de la domination de la science sur leurs autres activités humaines. L’idée que la recherche scientifique produit les meilleures connaissances possible réside dans la définition même du « scientisme ». Cependant, alors que la science peut se prévaloir d’un nombre considérable de succès théoriques et pratiques, une confiance rationnelle envers elle comme moyen de résoudre tout problème factuel a été dénoncée comme illégitime, discutable ou dogmatique. Ainsi, après avoir passé en revue les diverses conceptions du scientisme, je défends une position raisonnable du scientisme contre certains de ses critiques. Ainsi, on soutiendra que la science est l’approche la plus fiable pour acquérir des connaissances sans nuire à d’autres activités importantes dans la mesure où celles-ci ne traitent pas de questions factuelles ou cognitives ni ne sont en contradiction avec une vision du monde scientifique.

Abstract — Scientism has more notoriety than history proper for it has been identified with “positivism”, “reductionism”, “materialism” or “Marxism”, or even held responsible for the enforcement of science at the expense of other human affairs. The idea that scientific research yields the best possible knowledge lies at the very definition of “scientism”. However, even when science has shown a considerable amount of theoretical and practical successes, a rational confidence put on it as a means for solving any factual problem has been denounced as illegitimate, defective, or dogmatic. Thereby, after revisiting the varieties of the meaning of scientism, I argue for a reasonable defense of scientism against some of its prevailing criticisms. Hence, it will be sustained that science is the most reliable approach for attaining knowledge without detriment of other valuable human activities insofar these do not address factual or cognitive questions nor are at odds with a scientific worldview.

Tant de pseudosciences, si peu de pseudotechnologies Sven Ove Hansson (page 267)

1] Emploi antérieur du terme

2] Qu’est-ce que la technologie ?

3] La relation science-pseudoscience

4] Définir la pseudotechnologie

5] La viabilité de la pseudotechnologie

6] Conclusion

Résumé — Après un examen des emplois antérieurs du terme « pseudotechnologie », une définition est proposée : « Une pseudotechnologie est une technologie présumée, irrémédiablement dysfonctionnelle pour l’usage auquel elle est destinée, puisqu’elle est basée sur des principes de construction qui ne peuvent pas être mis en œuvre ». La relation entre la pseudotechnologie et la pseudoscience est examinée, tout comme la relation entre la pseudotechnologie et le concept beaucoup plus faible de malfonction technologique. Une explication est proposée de la raison pour laquelle la pseudotechnologie est beaucoup plus rarement mentionnée que la pseudoscience : le dys-fonc-tion-nement d’une technologie se manifeste généralement au moment de son utilisation, tandis que le dysfonctionnement d’une science est généralement plus difficile à établir.

Abstract — After a review of previous uses of the term “pseudotechnology”, a definition is proposed: “A pseudotechnology is an alleged technology that is irreparably dysfunctional for its intended purpose since it is based on construction principles that cannot be made to work”. The relationship between pseudotechnology and pseudoscience is discussed, and so is the relationship between pseudotechnology and the much weaker concept of technological malfunction. An explanation is offered of why pseudotechnology is much more seldom referred to than pseudoscience : dysfunctional technology usually reveals itself when put to use, whereas dysfunctional science tends to be more difficult to disclose.

Quand la philosophie n’est plus philosophique François Maurice (page 285)

1] Qu’est-ce que la philosophie dans les sciences (PdlS) ?

2] Cinq contributions de la PdlS examinées

3] Conclusion

Résumé — Nous examinons l’idée selon laquelle il existerait une sous-discipline en philosophie des sciences, la philosophie dans les sciences, dont les chercheurs utiliseraient des outils philosophiques pour avancer des solutions à des problèmes scientifiques. Nous proposons plutôt l’idée que ces outils sont des outils épistémiques, cognitifs ou intellectuels standards, à l’œuvre dans toute activité rationnelle, et, par conséquent, ces chercheurs se consacrent à la recherche scientifique ou métascientifique.

Abstract — We examine the idea that there is a sub-discipline in philosophy of science, philosophy in science, whose researchers use philosophical tools to advance solutions to scientific problems. Rather, we propose that these tools are standard epistemic, cognitive, or intellectual tools at work in all rational activity, and therefore these researchers engage in scientific or metascientific research.

Variantes du déterminisme Joseph Agassi (page 293)

1] Popper : indéterminisme et déterminisme

2] La variante de Popper

3] L’extension de Popper

4] Conclusion

Résumé — L’article de Karl Popper « Indeterminism in Quantum Physics and in Classical Physics » est tombé injustement dans l’oubli. Popper jugeait le déterminisme faux : l’avenir est ouvert. En principe, remplacer la variante de Laplace de la prédétermination par une prédétermination prévisible permet de rendre scientifique, donc réfutable, le déterminisme « scientifique ». Popper a affirmé qu’il l’avait réfuté. Maintenant, un système métaphysique peut avoir une extension – au sens mathématique – qui le rend explicatif et testable. Si une extension existe, alors elle n’est pas unique, et de nombreuses autres extensions alternatives existent. La preuve de Popper n’est alors pas concluante.

Abstract — Karl Popper’s “Indeterminism in Quantum Physics and in Classical Physics” suffers unjust neglect. He judged determinism false: the future is open. In principle, replacing Laplace’s variant of predetermination with predictable predetermination renders “scientific” determinism scientific and so refutable. Popper claimed that he had refuted it. Now a metaphysical system may have an extension—in the mathematical sense—that may render it explanatory and testable. If it exists, then it is not unique but has many alternative extensions. Popper’s proof is then inconclusive.

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