La schizophrénie représente une énigme dans notre histoire évolutive. Cette affection mentale très handicapante, fréquente, présente dans toutes les sociétés humaines, dépend pour moitié de facteurs génétiques. Pourquoi la sélection naturelle n’a-t-elle pas alors permis de l’éliminer ? C’est ce que les chercheurs appellent depuis une cinquantaine d’années le « paradoxe évolutionniste de la schizophrénie ».
Les données scientifiques les plus récentes permettent d’intégrer cette affection dans le cadre plus général d’une organisation particulière de la personnalité, appelée schizotypie. Or, les caractéristiques de la personnalité schizotypique recouvrent exactement ce que l’on connaît du chamane, qui est pour beaucoup le représentant d’un homo religiosus archaïque, pivot des sociétés de chasse qui ont représenté notre mode de vie bien avant l’invention de l’agriculture, de l’élevage et par la suite des dieux.
Cet essai permet ainsi de proposer la schizotypie comme source commune à la religion et à la schizophrénie. D’un point de vue darwinien, la religion, définie à partir de ses caractéristiques minimales, apparaît comme une adaptation ayant permis au groupe de confier à un individu capable d’imaginer un « autre monde » (une « surnature ») le soin d’interagir avec lui pour tenter de maîtriser le malheur et l’aléa. La schizophrénie représenterait un effet secondaire de cette adaptation.
Authors | Dragoslav Miric |
Title | Religion & schizophrénie |
Subtitle | Une source commune |
Edition | 1re |
Published | Juillet 2016 |
ISSN | 2427-4933 |
ISBN | 978-2-37361-064-2 |
eISBN | 978-2-37361-065-9 |
Support | eBook PDF ; Livre papier |
EAN13 paperback | 9782373610642 |
EAN13 ebook | 9782373610659 |
Number of pages | 222 |
Dimensions | 14,8 x 21 cm |
Paperback price | 16 € |
Ebook price | 9,99 € |
Remerciements (page 5)
Introduction (page 7) Deux questions évolutionnistes (spécifiquement humaines)
Chapitre 1 (page 13) Religion : « définition » et microgénéralités
Pourquoi s’intéresser à la religion ?
En finir avec ces sornettes ?
« Définition » de la religion
Le monothéisme
Chapitre 2 (page 29) Origine des religions : propositions d’hier et d’aujourd’hui
L’expérience individuelle
La religion est une organisation visant à maintenir la cohésion sociale
La religion fonde la morale
La religion rend notre condition humaine moins insupportable
La psychologie de la religion : une approche empirique.
Un ouvrage exhaustif sur le sujet ?
Le point de vue psychologique cognitif
Le monde physique que nous croyons connaître est une illusion
Partout autour de nous des agents plus ou moins animés d’intentions sont à l’œuvre
Nous pensons par catégories
Nous anthropomorphisons
Comment les concepts religieux s’intègrent-ils dans ces dispositifs cognitifs ?
Comment situer ces hypothèses dans une perspective évolutionniste ?
La religion est une conséquence secondaire
La religion est une adaptation
Réconciliation des deux explications : un « produit dérivé » global ?
Un rasoir d’Occam qui manque de tranchant
Chapitre 3 (page 67) Le chamanisme comme modèle d’une « religion » initiale
Remarques préliminaires
Qu’y a-t-il au cœur du chamanisme ?
Le chamanisme c’est le chamane
Très brève séance chamanique
Comment devient-on chamane ?
Comment vit le chamane ?
Le chamanisme ou son équivalent est-il systématiquement associé à la chasse ?
Le chamanisme, ou son équivalent, peut-il se rencontrer dans d’autres cultures que les cultures de chasse sibériennes ?
Les grottes ornées : un chamanisme préhistorique ?
Les cultes de possession
Des pratiques ouvertes
Des pratiques adaptées à des sociétés égalitaires
But avéré du chamanisme et de la possession : maîtriser le désordre
L’ordre des choses, l’ordo rerum
Chapitre 4 (page 89) La religion est une adaptation permettant de maîtriser un facteur de stress propre à l’Homme
Comment la notion d’adaptation peut-elle s’appliquer à la religion ?
Une représentation spécifique du monde
Se représenter le monde : savoir et croyance
Maîtriser le désordre, c’est nous permettre d’agir
Le degré de désordre est fonction du degré d’inconnu
Maîtriser le désordre, c’est aussi maîtriser un facteur de stress propre à l’homme : une nécessité évolutive
Peur et anxiété
Brèves généralités sur le stress
Stress à court terme, stress à long terme
Conditions naturelles de facteurs de stress chronique chez nos ancêtres
Conclusion
Chapitre 5 (page 109) Les hallucinations et les rêves comme moyens de communiquer avec la surnature
Réflexions générales sur les hallucinations
Les hallucinations non associées à un problème psychiatrique ou à la prise de drogues
La privation sensorielle
Autres causes d’hallucinations non psychiatriques et non induites par les drogues
Les hallucinations dues aux drogues
Quel est le contenu des hallucinations ?
Les hallucinations comme moyen de communiquer avec l’autre monde
Chez les Occidentaux… dans l’histoire
Chez les non-Occidentaux
Les rêves
Conclusion
Chapitre 6 (page 131) Le chamane et le schizotype
Préliminaire
Le chamane serait un individu présentant des troubles mentaux
Le chamane serait un charlatan
Les difficultés inhérentes à la construction d’une psychologie du chamane
Qu’est-ce que la schizotypie ?
Les critères cliniques de la schizotypie correspondent aux caractéristiques du chamanisme
Idées de référence (à l’exception des idées délirantes de référence)
Croyances bizarres ou pensée magique
Perceptions inhabituelles, en particulier les illusions corporelles
Pensée et langage bizarres
Idéation méfiante ou persécutoire
Inadéquation ou pauvreté des affects
Comportement ou aspect bizarre, excentrique ou singulier
Absence d’amis proches ou de confidents en dehors des apparentés du premier degré
Anxiété excessive en situation sociale
Les critères de la Classification internationale des maladies (CIM) : les hallucinations en plus
Schizotypie, chamanisme et créativité
Conclusion
Chapitre 7 (page 155) Schizotypie et chamanisme dans notre histoire évolutive
Contexte (très) général
Psychologie et psychiatrie évolutionnistes
Psychologie évolutionniste
Psychiatrie évolutionniste
Comment la psychiatrie évolutionniste explique-t-elle certaines affections ?
L’écueil de la psychologie et de la psychiatrie évolutionnistes : la sélection au niveau de l’individu
Pauvreté des considérations évolutionnistes sur la schizotypie
Schizotypie et chamanisme dans une perspective évolutionniste
Conclusion
Chapitre 8 (page 175) Le paradoxe évolutionniste de la schizophrénie
La schizophrénie
Approche légère d’une pathologie lourde
Clinique succincte de la schizophrénie décrite par les systèmes nosographiques
La schizophrénie en tant qu’affection historique
La schizophrénie dans le monde
Comment la schizophrénie est-elle comprise dans les sociétés non occidentales ?
La schizophrénie comme moyen de communiquer avec la surnature ?
Hypothèses permettant d’expliquer le paradoxe évolutionniste de la schizophrénie
La schizophrénie en tant que telle n’a pas d’histoire évolutive : c’est un pseudo-paradoxe
La schizophrénie est le prix à payer pour notre humanité
La schizophrénie est (ou aurait été) une adaptation
Conclusion provisoire sur ces solutions au paradoxe évolutionniste de la schizophrénie
Les liens entre schizotypie et schizophrénie
Une approche entièrement ou presque entièrement dimensionnelle ?
Facteurs environnementaux et schizophrénie
La schizophrénie, malheureux concours de circonstances
Conclusion (page 213)
Dragoslav Miric était l'invité de l'émission "Pas de quartiers" sur Radio libertaire le 18 novembre 2018 :
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